Pedro Vianna, avec Éric Meyleuc absent-présent, propose
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Allée du pourquoi pas1 on se donne du bel air celui du (pourquoi pas) après tout prêt à tout le meilleur comme2 le pire mais3 surtout de lâcher prise l’absence de4 chemin car5 tout6 tracé7 lâcher la rampe de l’escalier mécanique du rail invisible qui nous8 tient par la peau des fesses9 qui nous mène et garder vraiment la main courante libre de cette obligation de filer droit vers ce qui semble aller de soi vers la seule destinée objective10 fatale11 que nous présentent12 nos parents, nos aïeux13 dès la première bouffée d’air
Allée du pourquoi pas14 se donner du bel air se donner15 un genre histoire de rire, mais16 auquel17 on ne croit pas pour18 contrôler les portes fermées
Allée du pourquoi pas où aucune innovation19 semble aller de soi aucune porte grand-ouverte paradoxe de fermeture allée du20 contre quoi s’appuyer n’importe quoi à briser21 invitation au vol, à l’effraction, au viol tout ce pourquoi pas semble inviter à l’ouverture eh bien allez-y laissez-vous aller à vos envies qui se présentent sauf que cette allée ne présente rien qui fasse envie sauf celle d’obtempérer et de briser le tabou et de donner raison à ce pourquoi pas et se donner effectivement du bel air à respirer créer des ouvertures pour faire circuler l’air librement en brisant ses portes ses gueules22 qui ne semblent pas vouloir s’ouvrir des filles de l’air, des gars de chair ouverts par tous les pores à la promenade du pourquoi pas de l’échange à fleur de peau à fleur de mots qui danse joyeusement dans(sons)23 la douce musique de l’extase24 allez pourquoi pas mais25 ces portes, ces gueules toutes sémantiquement fermées26 au signifiant comme27 une méfiance à cette mort trop explicite se préparant au pire inéluctable28 toute forteresse29 est une invitation à la franchir révérence irrévérencière30 une suspicion une avarice varice boyau ferment du tambour31 d’une corne d’abondance prête à saigner comme32 un ballon de baudruche aussi boyauté.33
nota bene 1. ce poème est écrit à l’encre bleue dans la moitié inférieure de la cinquante-neuvième page et la totalité des quatre suivantes d’un carnet de notes à spirale portant le logo “rfi”, offert à P. Vianna le 2 mai 2015 lors de sa participation à une émission sur les ondes de Radio France Internationale ; ce carnet, au format 13 cm x 14 cm, contient 96 pages lignées, soit 48 feuilles, de couleur blanche, entre deux couvertures en papier cartonné plastifié, l’une aux carrés multicolores, l’autre rouge, la deuxième et la troisième de couverture étant blanches ; outre dix-sept poèmes et les embryons des poèmes numérotés 46, 47 et 128 dans la section Les autres poèmes d’Éric Meyleuc de Poésie pour tous, ce carnet de notes contient des réflexions diverses, des aide-mémoire, des notes personnelles, des notes prises à partir de lectures, le tout écrit, entre, probablement, notre retour d’un séjour à Valencia (Espagne) du 10 au 14 juin 2016 et, sans aucun doute, le 17 mars 2017, date d’un relevé de tension artérielle figurant dans la quatre-vingt-onzième page du carnet, dont les cinq dernières pages sont restées vierges ; le poème que nous transcrivons ici n’est pas daté ; toutefois, il est postérieur au 23 juillet 2016, date indiquée par le poète pour l’écriture du poème numéroté 47 dans la section Les autres poèmes d’Éric Meyleuc de Poésie pour tous, mentionné ci-dessus, dont l’embryon figure dans la cinquante-cinquième page du carnet, et antérieur à une note mentionnant la date le mercredi 10 Août 2016, qui figure dans le premier tiers de la soixante-quatrième page du carnet et qui porte sur le film Les grandes ondes (À l’ouest), de Lionel Baier, que nous avons regardé ce soir-là sur Arte ; nous pouvons donc supposer que le poème transcrit ici a été écrit entre les deux dernières dates indiquées ; la moitié supérieure de la cinquante-neuvième page est occupée par la fin d’une série de notes sur un livre que lisait le poète et qui commencent à la cinquante-sixième page du carnet ; notons enfin que dans le manuscrit, les six derniers vers de la transcription ci-dessus sont bordés à gauche de quelques traits irréguliers 2. dans le manuscrit, comme est, comme souvent, abrégée en un “c” surmonté d’un accent circonflexe 3. dans le manuscrit, mais est, comme souvent, abrégée en ms 4. dans le manuscrit, de est écrit au-dessus de la première ligne de la page, légèrement de biais en montant, en commençant au-dessus de l’espace entre l’absence et chemin (cf. la note 7 ci-dessous) 5. dans le manuscrit, car est écrit à la ligne suivante, mais le mot est suivi d’une flèche dont la pointe se situe juste avant tout (cf. les notes 6 et 7 ci-après) 6. dans le manuscrit, tout est, comme souvent, abrégée en tt 7. il semblerait que, dans un premier moment, ce vers, le premier de la soixantième page du carnet de notes, était chemin tout [abrégé en tt] tracé, mais qu’ensuite le poète a ajouté en début de vers l’absence de (cf. la note 4 ci-dessus) puis car (cf. la note 5 ci-dessus) 8. il semblerait que les mots qui nous ont été écrits après l’ajout indiqué dans la note suivante, c’est-à-dire que dans un premier temps, le poète avait écrit du rail invisible / qui nous mène 9. dans le manuscrit, ce vers est écrit dans l’interligne supérieur et dans la marge de gauche, sur deux lignes 10. dans le manuscrit, ce vers et les quatre suivants sont écrits dans la marge de gauche, sur douze lignes, la première se plaçant à la hauteur de l’interligne qui précède le vers main courante et la dernière à la hauteur du vers qui, dans le manuscrit, suit qui semble aller de soi (cf. la note 14 ci-après) 11. dans le manuscrit, le mot fatale semble avoir été ajouté dans l’interligne inférieur, après le mot objective 12. dans un premier mouvement, il semblerait que le poète avait écrit que / l’on / se présente / comme [abrégé en un “c” surmonté d’un accent circonflexe] / choses, mais qu’en suite il a barré les mots l’on, se, comme et choses, pour écrire, à gauche des mots l'on barrés, le mot nous et continuer le texte selon la transcription que nous donnons ici, en oubliant de transformer présente en présentent ; nous corrigeons donc 13. dans le manuscrit, les mots nos aïeux semblent avoir été ajoutés dans un second temps 14. dans le manuscrit, ce vers et les cinq suivants, qui semblent avoir été écrits après que le premier jet du poème eut été terminé, figurent dans le dernier tiers de la soixante-treizième page du carnet de notes, après la fin du poème ; ils sont précédés d’un astérisque, alors qu’un autre astérisque, placé dans la soixantième page, avant les vers Allée du pourquoi pas / ou aucune innovation, indique l’endroit où ils doivent être insérés (cf. également la note 10 ci-dessus) 15. dans le manuscrit, dans ce vers, les mots se donner sont remplacés par des guillemets placés en dessous du mot donner du vers précédent 16. dans le manuscrit, mais est, comme souvent, abrégée en ms 17. dans le manuscrit, auquel est très nettement écrit au masculin, ce qui signifie que le poète a voulu ainsi accorder le relatif à un genre, donc “se donner un genre / mais auquel on ne croit pas” 18. pour est une lecture quelque peu conjecturale, mais, compte tenu du sens, nous n’avons pu lire autre chose 19. innovation est une lecture en partie conjecturale 20. dans le manuscrit, du est écrit dans l’interligne inférieur, de biais en montant, entre les mots allée, peut-être ajouté dans un second temps, car il est écrit avec un décalage à gauche, et contre 21. briser est une lecture en partie conjecturale ; peut-être pourrait-on lire friser, voire penser, mais le sens de la suite du poème nous a conduit à opter pour briser 22. gueules est une lecture en partie conjecturale, mais fondée sur la reprise du même mot douze vers après, dans une configuration semblable 23. dans le manuscrit, dans(sons) est écrit exactement ainsi, probablement pour créer un effet oral d’ambiguïté 24. dans un premier temps, le poète avait écrit la douce extase musicale, puis il a barré l’adjectif musicale et a écrit dans l’interligne inférieur les mots musique de l’, délimités par une coche dont la pointe est placée entre les mots douce et extase 25. dans le manuscrit, mais est, comme souvent, abrégée en ms 26. dans un premier temps, le poète avait écrit sont hermétiquement fermées / en puis, sans doute immédiatement, il a barré les mots sont et hermétiquement dans le premier de ces deux vers, ainsi que en dans ce qui était le début du deuxième, a écrit toutes avant sont barré et, à la suite de en barré, il a écrit le mot sémantiquement, en le surmontant d’une sorte d’accolade très étirée, comme pour indiquer que cet adverbe devait remplacer celui qui avait été barré et il a écrit à la suite au / signifiant, allant à la ligne probablement en raison du manque de place ; peut-être pourrait-on lire aussi toutes fermées /sémantiquement au / signifiant, mais notre lecture nous semble plus adaptée au sens du texte 27. dans le manuscrit, comme est, comme souvent, abrégée en un “c” surmonté d’un accent circonflexe 28. dans un premier mouvement, le poète avait écrit qu’ils semblent, puis il a barré ces mots et a écrit à la suite inéluctable. 29. dans un premier temps, le poète avait écrit une forteresse n’est faite que / pour être forcée ne peut / que susciter haine [ce dernier mot résulte d’une lecture en partie conjecturale], puis il a barré tous ces mots à l’exception de forteresse et a ajouté devant celui-ci le mot toute, abrégé, comme souvent, en tte 30. dans le manuscrit, ce vers est écrit sur deux lignes dans la marge de gauche, de biais en montant, à la hauteur des vers qui vont de est une invitation à la à une avarice, sans qu’aucun trait ou aucune flèche n’indique où ils doivent être placés ; nous avons choisi de les transcrire ici en fonction du sens général du poème ; par ailleurs, la présence de l’accent grave sur la dernière syllabe du mot irrévérencière ne permet pas de lire autrement ce néologisme que, sans doute pour des raisons de sonorité, le poète a préféré au mot courant “irrévérencieuse” 31. dans un premier temps, le poète avait écrit une varice une [ce dernier mot est une lecture conjecturale] corne d’abondance / qui, puis, probablement dans le même mouvement, il a barré les deux occurrences du mot une, a écrit dans l’interligne supérieur, au-dessus des mots une corne, barrés, et d’abondance, les mots boyaux ferment / du tambour, le premier presque en ligne droite, les des autres, de biais en montant sur deux lignes ; il a ensuite écrit d’une [lecture conjecturale] corne sous les mots une corne barrés ; enfin, il barré qui et a écrit à la suite prête à saigner comme (cf. la note suivante) 32. dans le manuscrit, comme est, comme souvent, abrégée en un “c” surmonté d’un accent circonflexe 33. dans un premier temps, le poète avait écrit boyautés et, puis il semble avoir ajouté le mot ainsi en début de vers, car il est décalé par rapport à l’alignement des vers précédents et est écrit par-dessus la partie inférieure d’un des traits signalés à la fin de la note 1 ci-dessus, et avoir barré le “s” final du deuxième mot, qui semble avoir été transformé en un point ; le poète n’a pas barré le et, ce qui nous a semblé le résultat d’un oubli ; nous ne l’avons donc pas transcrit dans le corps du poème éric meyleuc inédit © ayants-droit d'Éric Meyleuc Retour en haut de la page |
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