Pedro Vianna, avec Éric Meyleuc absent-présent, propose
La rubrique Poèmes du mois de ce site créé le 14 avril 2001 a déjà publié 2 547 poèmes de 177 poètes de 31 origines nationales, sans compter ceux de P. Vianna Et la fête continue ! Bonne navigation ! pour accéder directement à l'ensemble des recueils de P. Vianna (texte intégral au format ".pdf") cliquez sur RECUEILS (PDF) ET RÉFÉRENCES DE PUBLICATIONS DE P. VIANNA ET DE É. MEYLEUC et pour connaître ses prochaines activités artistiques cliquez sur |
j’ai besoin d’être1 dans l’action de la parole mais celle-ci2 ne vient pas
la parole qui s’anime anime entraîne tout un vécu et l’histoire3 de ce vécu vers un imaginaire un impensé impensable vécu non encore exploré et qui se cherche ou du moins se trouve dans le commencement de cette parole
À quoi bon ?
hein ?
il y a comme un souci peut-on faire un commencement avec ces trois mots qui dénotent un manque de conviction certain
À quoi bon commencer mais4 c’est trop tard tu as déjà commencé ce serait plutôt À quoi bon continuer comment en sortir de ça5
ça se présente mal en effet ça sent le sapin même6
les gens ont toujours7 des histoires drôles à raconter moi jamais il faut alors que j’en invente
comment exister si l’on n’a rien à raconter d’intéressant et qui ne fasse pas fuir et qui fasse rêver du moins donne envie de continuer le chemin et non de se flinguer
il neige en ce moment sur les toits de Paris l’hiver est à la fête est-ce que cet événement événements… j’en fais déjà un événement avant de l’avoir raconté ce phénomène trop fort encore ce8 fait météorologique suffirait donc à créer un événement phénoménal un péquin9 voulais jouer les journalistes surexcités en mal de nouvelles sensationnelles en10 termes d’audimat raconter un flocon qui tombe11 et en faire une révolution s’il tombait une couche de neige de deux mètres12 dans le passage de clichy on ne pourrait même13 plus sortir quel événement et quel remue-ménage14 alors !
si j’attends tellement d’un flocon de neige c’est qu’il y a quelque chose qui tourne trop en15 rond dans mon vécu en sortir de ce tourner en rond16 dans un mélodrame du quotidien bien ordinaire du commun des mortels qui m’environne17 mortellement commun
et pourtant il veut raconter des histoires et pour un rien tout18 devient phénomène du vécu qui souligne d’autant plus le néant de ce vécu et19 permettrait20 tant21 de faire de ce rien un monde merveilleux tant21 de raconter plutôt qu’un monde merveilleux faire ressortir ce qui dénote ce qui dérape le non-dit ce qui transparaît à travers le paraître de l’anecdote d’un événement du22 quotidien le rictus, le geste, l’attitude incompris ou au contraire une confirmation de quelque chose d’anormal dans ce semblant de normal un normal aux images qui sautent naturellement, fatalité bien humaine23 passé24 dans les us et coutumes et qui se perpétue vit25 de façon oppressante pour celui26 qui raconte et qui n’arrive pas à comprendre pourquoi ça le27 démange28, à tel point qu’il éprouve ce29 besoin de le raconter aux autres
intempéries que le système prend en otage30 mal huilé par les intempéries
raconter31 les réactions
nota bene 1. ce poème est écrit à l’encre bleue dans la totalité de la cent-dixième, de la cent-onzième, de la cent-douzième, de la cent-treizième pages écrites et dans les trois premiers quarts de la cent-quatorzième d’un livre de notes offert au poète lors du 27e Salon du livre de Paris, en mars 2007 (le pays à l’honneur était l’Inde), au format 13,5 cm x 19,6 cm, relié en « toile Monceau Cachemire sur GTI », contenant 200 pages non lignées (dont six pages de garde et de crédits, deux au début et quatre à la fin), soit 100 feuilles, de couleur blanche, au format 12,7 cm x 18,7 cm, mais dont les deux premières feuilles ont été arrachées probablement avant de servir ; ce livre de notes contient un grand nombre de poèmes, des réflexions diverses, des aide-mémoire, des notes personnelles, des notes prises à partir de lectures, le tout écrit entre la fin de 2010 et probablement la fin d’octobre 2014, la presque totalité des textes étant datés ; le dernier texte daté, qui figure dans la cent-quatre-vingt-sixième page écrite du livre, est précédé de la mention le 20/10/2014 ; le poème que nous transcrivons ici est précédé de la date le 18/01/2013 ; ce long poème peut être rapproche de celui, beaucoup plus bref, numéroté 243 dans la présente section de Poésie pour tous ainsi que de celui, également court, daté du 19 mars 2012 et numéroté 118 dans la section Les autres poèmes d’Éric Meyleuc de ce site ; le dernier quart de la cent-quatorzième page du livre de notes est resté vierge ; au tiers de la cent-dixième page, dans la marge de droite, figurent deux losanges concentriques, le plus petit étant rempli de hachures verticales ; au milieu de cette même page, dans la marge de gauche, du huitième au onzième vers, figure une ligne verticale irrégulière ; vers le milieu de la cent-onzième page, dans la marge de gauche, à la hauteur des vers allant de ça à ça sent le sapin même, figure, très ténue, une sorte de feuille stylisée, à la verticale 2. dans un premier temps, le poète avait écrit elle, puis il a barré ce mot et a écrit juste au-dessus celle-ci 3. dans un premier temps, le poète avait écrit deux autres mots qu’il a barrés pour écrire juste en dessous l’histoire ; le premier des deux mots barrés est le ou la, mais le deuxième est devenu illisible 4. dans le manuscrit, mais est, comme souvent, abrégé en ms 5. ça est une lecture conjecturale ; peut-être pourrait-on lire ces ou ce, le “s” ayant alors été barré sans que, cependant, dans les deux cas, il y ait de points de suspension à la suite du mot 6. dans le manuscrit, même est, comme souvent, abrégé en un “m” surmonté d’un trait 7. dans le manuscrit, toujours est, comme souvent, abrégé en tjrs 8. il semblerait que, dans un premier temps, le poète avait écrit cet, comme s’il allait écrire ensuite événement, mais qu’il a immédiatement changé d’avis, a barré le “t” et a écrit fait météorologique 9. péquin est une lecture fort conjecturale ; éventuellement pourrait-on lire papier, mais le sens en souffrirait 10. dans un premier temps, le poète avait écrit et en termes, puis il a barré et 11. dans le manuscrit, ce vers était suivi, à la ligne suivante, d’un mot ou d’un début de vers que le poète a barré en rendant le ou les mots illisibles 12. dans un premier temps, le poète avait écrit s’il tombait deux [écrit 2] mètres de neige, puis il a écrit dans l’interligne supérieur les mots une couche, au-dessus d’une coche dont la pointe est placée juste avant les mots de clichy, a ajouté de après neige, a souligné 2 mètres et a indiqué, au moyen d’une flèche horizontale partant à droite, que ces mots devaient être placés à la fin du vers ; notons par ailleurs que le passage de Clichy, dans le XVIIIe arrondissement de Paris, est une voie privée dans laquelle se trouve notre appartement, dans sont tronçons fermé à la circulation 13 dans le manuscrit, même est, comme souvent, abrégé en un “m” surmonté d’un trait 14. dans le manuscrit, manifestement faute de place, ménage est écrit, sous remue- 15. dans le manuscrit, en a été ajouté dans l’interligne supérieur, délimité par une coche dont la pointe est placée entre trop et rond 16. peut-être pourrait-on lire ce tourne-en-rond, mais les traits d’union n’y figurent pas 17. dans le manuscrit, les mots des mortels sont écrits dans la marge de gauche, juste avant qui, ce qui laisse supposer qu’ils ont été ajoutés ; notons que le poète a maintenu le verbe au singulier, en l’accordant ainsi avec commun, sans que nous sachions s’il s’agit d’un choix conscient ou s’il a oublié de l’accorder avec mortels 18. dans le manuscrit, tout est, comme souvent, abrégé en en tt 19. dans le manuscrit, la conjonction et est écrite dans la marge de gauche, juste avant pourtant, ce qui laisse supposer qu’elle a été ajoutée 20. permettrait est une lecture conjecturale ; peut-être pourrait-on lire pourtant, et il faudrait alors lire autrement le mot qui suit, mais nous ne voyons pas quel pourrait être ce mot (cf. la note suivante) 21. dans les deux occurrences, le mot tant nous semble assez clair ; toutefois la lecture du mot qui précède la première occurrence est conjecturale et laisse planer un doute quant à la suite 22. au lieu de du, peut-être pourrait-on lire au 23. dans le manuscrit, ce vers est écrit dans l’interligne qui sépare le vers précédent du vers suivant, en commençant dans la marge de gauche 24. dans le manuscrit, passé est nettement écrit au masculin, ce qui indique que c’est le normal qui est passé dans les us et coutumes 25. peut-être pourrait-on lire et au lieu de vit 26. dans un premier temps, le poète avait commencé ce vers par le mot anormal, qu’il semble avoir barré tout de suite après l’avoir écrit pour continuer le vers tel que nous le transcrivons ici 27. dans le manuscrit, le était suivi d’un mot barré qui pourrait être dérange 28. démange est peut-être une lecture conjecturale, mais si la troisième lettre du mot n’était pas un “m”, il faudrait la lire comme étant un double “r”, ce qui serait incompatible avec le “é” qui précède 29. peut-être pourrait-on lire le au lieu de ce 30. dans un premier temps, ce deux vers semblent avoir été intempéries qui prennent en otage / le système mal huilé aux intempéries, puis, au moyen d’une flèche montante vers la droite, le poète a indiqué que les mots le système du second de ces deux vers devaient être placés après le relatif qui du premier vers, sans s’occuper de ce pronom, qui, vu l’écriture de l’auteur, peut se lire indifféremment que ou qui ; ensuite, toujours dans ce premier vers il a transformé prennent en prend et, dans le second, il a souligné les mots mal huilé, a transformé aux en les et à écrit dans l’interligne supérieur par, la barre du “p” étant placée dans l’espace entre huilé et intempéries 31. dans le manuscrit, ce vers et le suivant sont ainsi décalés vers la gauche et le premier, placé carrément dans la marge de gauche, est écrit légèrement de biais en montant éric meyleuc inédit © ayants-droit d'Éric Meyleuc Retour en haut de la page |
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