Pedro Vianna, avec Éric Meyleuc absent-présent, propose
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j’écoute les bruits contigus1 du matin qui s’éveille à la vie2 des voisins qui se réveillent bruit des pas qui descendent3 l’escalier qui amène à la mezzanine, du parquet de la mezzanine4 qui craque bruit de l’eau sous pression qui coule5 et des sons des tuyaux d’eau chaude qui pètent6 de dilatation la vie7 puissante des enfants qui protestent. la sonnerie du micro- ondes l’éveil le mien d’abord8 qui descend l’escalier doux9 de la mezzanine les bruits du dehors le chantier de l’aqueduc du train Aurillac / Lioran les deux averses qui tapotent sur le toit10 en intermittence avec le soleil silencieux11 qui vient éclaircir de sa lumière les rideaux12 Pas de quoi en faire un poème13 quoique tout14 soit sujet à poème à mon avis tout14 se raconte. la vie est poésie une voix15 qui s’exprime en quête d’existence, cherche à créer sa voie qui n’emprunte pas forcément celles déjà tracées mais16 passera par de multiples chemins à inventer par les choix qui seront faits ou pas les ai-je faites ces choses prisonnier de mes non-choix de ce lieu17 de ces murs de bruits qui envahissent mon imagination Comme18 on est prisonnier depuis sa naissance arrachée de ses parents19
nota bene 1. ce poème est écrit (orientation portrait) au crayon noir sur le verso d’une feuille au format A5 issue d’une feuille de brouillon au format A4, dont le verso contenait une lettre associative faisant référence à un bulletin d’adhésion relatif à l’année 2015, ce qui indiquerait le terminus post quem de l’écriture du poème ; toutefois, les références faites dans le texte à une mezzanine et, surtout, au train Aurillac / Lioran, nous permettent d’affirmer que ce poème est lié à notre séjour de vacances à Saint-Jacques-des-Blats (Cantal) du 21 juillet au 17 août 2017 et de penser qu’il a été écrit au cours même de cette période, probablement le 6, le 9 ou le 11 août, qui, d’après nos notes, ont été les trois seuls jours où il a plu ; par ailleurs, notons qu’au-dessus des deux premiers mots du premier vers figurent deux lignes croisées qui pourraient faire penser à un oiseau en vol stylisé 2. les trois premiers mots de ce vers sont écrits au-dessus du premier vers, à partir de l’espace qui sépare les mots matin et contigus, les deux derniers étant écrits sur deux lignes en dessous de qui ; aucune indication n’étant donnée sur la place de ces mots, nous avons adopté la solution présentée ici, laquelle nous a semblé la plus adaptée 3. dans un premier temps, le poète avait écrit dans, comme souvent abrégé en ds, mot qu’il a ensuite barré pour écrire en dessous qui descendent 4. ce que nous lisons de la mezzanine est écrit dans l’interligne supérieur, commençant à la hauteur de l’espace qui sépare parquet de qui ; le mot mezzanine semble abrégé en mezzan notre lecture étant donc en partie conjecturale, une conjecture due au fait que la façon d’écrire ces lettres est manifestement identique à celle des deux autres occurrences du mot, où il figure en entier 5. dans un premier temps, le poète avait écrit de l’eau qui s’écoule, puis il a barré s’écoule et, oubliant de barrer qui, a écrit dans l’interligne supérieur chaude qui coule, le mot chaude se plaçant de biais au-dessus de l’espace entre eau et le premier qui ; ensuite, probablement après avoir modifié le vers suivant (cf. la note 6 ci-après), il a barré l’adjectif chaude pour écrire en dessous des mots l’eau ce que nous lisons sous pression ; bien entendu, l’ordre de ces modifications indiqué ici est en partie conjectural 6. dans un premier temps, le poète avait écrit et de la tuyauterie qui craque, puis il a barré la tuyauterie, a transformé de en des et a écrit tuyaux juste en dessous des mots barrés ; ensuite, il a écrit dans l’interligne supérieur les mots d’eau chaude, en commençant au-dessus de l’espace précédent le relatif qui ; enfin, le poète a barré la forme verbale craque et écrit juste en dessous pètent ; bien entendu, l’ordre de ces modifications indiqué ici est en partie conjectural 7. on pourrait lire également voix 8. ce vers et les huit suivants sont écrits dans la marge de gauche, dans le sens perpendiculaire à celui du corps principal du poème, tournés vers l’intérieur, les trois premiers du côté gauche de la marge, les trois suivants du côté droit et les trois derniers sur toute sa longueur ; rien n’indique où ils doivent être insérés ; nous avons considéré que l’emplacement choisi ici se justifiait par la fait que le mien — clairement au singulier, ce qui est confirmé par la forme verbale descend — renvoie à l’antécédent éveil, plutôt qu’à l’antécédent pas, manifestement un pluriel, qui figure au quatrième vers, car, dans ce cas, soit ces vers auraient rompu la séquence très logique des vers suivants, soit antécédent et conséquent auraient été très éloignés ; notre choix est aussi appuyé sur le mot barré qui précède le vers qui, dans notre transcription, suit ces neuf vers écrits dans la marge (cf. la note 13 ci-dessous) enfin, notons la synecdoque le mien [c’est-à-dire “mon éveil”] qui descend… 9. doux est une lecture conjecturale ; on pourrait éventuellement lire cloué ; quoi qu’il en soit, le poète avait commencé par écrire le relatif qui, puis il l’a barré de deux traits et, légèrement en dessous, a écrit le vers tel que nous le transcrivons ici, en le faisant démarrer plus à gauche que le mot barré 10. dans un premier temps, le poète avait écrit les deux averses intermittentes qui tapotent sur le toit, puis il barré intermittentes et a écrit en dessous en intermittence, sans que nous puissions déterminer si cela a été fait avant ou après l’écriture du vers suivant 11. dans un premier temps, le poète avait écrit avec le soleil qui parvient à travers, puis il a barré les trois derniers mots, sans barrer le relatif qui les précède, et a écrit silencieux dans l’interligne inférieur, en commençant juste en dessous de la première lettre de soleil et a écrit le vers suivant, en reprenant le relatif qui ; bien entendu, l’ordre de ces modifications indiqué ici est en partie conjectural 12. dans un premier temps, le poète avait écrit qui éclaircit les rideaux de, puis il a barré de, a écrit dans l’interligne inférieur vient, délimité par une coche dont la pointe est placée entre qui et la forme verbale, et a transformé celle-ci en éclaircir ; par ailleurs, dans le même interligne, il a écrit les mots de sa lumière, délimités par une coche dont la pointe se place entre éclaircir et les ; bien entendu, l’ordre de ces modifications indiqué ici est en partie conjectural 13. dans le manuscrit, ce vers est précédé de l’article les, barré de plusieurs traits 14. dans le manuscrit, dans les deux occurrences, tout est, comme souvent, abrégé en tt 15. on pourrait lire également voie, mais la présence de ce mot dans le vers suivant nous a conduit à opter pour voix 16. dans le manuscrit, mais est, comme souvent, abrégé en ms 17. on pourrait éventuellement lire lien 18. Comme est ici une lecture conjecturale ; dans ce cas, dans le manuscrit, le mot est abrégé en un “c” majuscule surmonté d’un trait, à l’instar de la plupart des comme écrits par le poète, mais en général en employant un “c” minuscule ; on pourrait aussi lire Ô, mais cette interjection est très rare chez le poète ; une autre possibilité serait d’interpréter ce que nous voyons comme un gribouillis, qui serait cependant très “net” ; peut-être aussi ce “signe”, veut-il dire tout à fait autre chose ou n’a-t-il pas de rapport avec le texte… 19. manifestement faute de place à la fin de la ligne, les mots arrachée [lecture conjecturale ; peut-être pourrait-on lire enrobée] / de / ses parents sont écrit de biais, en montant, sur trois lignes dans l’angle inférieur droit de la page éric meyleuc inédit © ayants-droit d'Éric Meyleuc Retour en haut de la page |
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