Pedro Vianna, avec Éric Meyleuc absent-présent, propose
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Poème protohistorique En ces temps-là à peine esquissés nous ne savions pas si nous allions vivre ou bien épouser la singularité des horizons nous nous sommes pourvus de mains de jambes Déjà nos longues chevelures battaient au vent nos cerveaux d’un feu de braise s’éclairèrent nos lèvres apprenaient à prononcer les premières syllabes que nous psalmodions ensemble les jours de pluie dans nos refuges creusés dans le calcaire des falaises Je me souviens avoir posé avec déférence l’empreinte de ma main enduite de suie sur la blancheur douce de la pierre comme une déclaration d’amour à venir Nous survivions par petits clans dispersés dans l’immensité dévorante du monde La nuit nous cultivions de terrifiantes visions que seuls les ruts répétés apaisaient Nous mangions de la terre et du sang lors de cérémonies obscures qui duraient des nuits entières tandis que la terre s’incarnait dans le mystère fécond de nos femmes Nos chants s’élaboraient comme les outils que nous inventions comme le feu sauvegardé qui agitait nos ténèbres comme ces bouts de bâtons brûlés qui nous servaient à dessiner nos rêves ou à transpercer nos proies comme les modulations et les cris des oiseaux diurnes et nocturnes comme des éclats rythmiques de silex des palpitations de ciel étoilé comme les tresses que nouaient et dénouaient nos doigts gourds comme les fils de fibres végétales que nous apprivoisions patiemment Nous ne savions encore rien du devenir ni du destin sinon cette partition sacrée d’os creux avec lesquels nous soufflions nos souffrances et nos extases comme plus tard d’autres que nous feraient geindre la conque du poème au milieu de la tempête qui soudainement nous frappe et nous emporte.
andré chenet Buenos Airres, 20 février 2020 i nédit© André Chenet
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