Pedro Vianna, avec Éric Meyleuc absent-présent, propose
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Curiosités Eh bien quoi !
Qu’avez-vous à me regarder ainsi comme une bête curieuse. Vous me semblez bien curieux, dites-moi ?
Je vous sens bien impatients d’en savoir plus. Mais que voulez-vous savoir ou plutôt qu’attendez-vous au juste : que je satisfasse à votre curiosité je parie. Il faut donc que je fasse mon intéressant, que je joue la bête curieuse, que je montre… Quelque part on se veut tous curieux, attirer la curiosité quoi ! On est tous plus ou moins exhibitionnistes et on l’assume plus ou moins aussi. Oui on ferait un peu n’importe quoi pour se montrer intéressant, exhiber ses curiosités, ses avantages et ses désavantages, physiques, sexuels, intellectuels, montrer ses connaissances, son savoir, son intelligence ou sa bêtise, son humour ou ses humeurs, son bonheur ou son malheur, sa capacité créatrice ou destructrice, ses gosses ou ses morts… bref tout ce qui peut attirer l’attention, la curiosité d’autrui, pour montrer que l’on existe tout simplement. Mais passé le moment de l’attente quand patatras on est découvert, oh la la ! le passage est périlleux, en valons-nous la curiosité ? Maintenir l’intérêt du curieux, le garder en suspens, satisfaire cette curiosité jamais satisfaite, en éternelle attente, être prêt à tout pour le garder captif, le meilleur comme le pire, le maintenir tout le temps en haleine… rapport de l’exhibitionniste-narcissique avec son admirateur-voyeur… au risque de ne pas être, d’être l’image de l’autre, l’image d’un autre.
Oui, reprenons nos esprits, enfin le mien surtout. En fin de compte, tout dépend de ce qu’attend le curieux de la bête curieuse oui et là je sens votre impatience voire votre ennui ou un début de repli d’autodéfense pour certains, oui, parce que vous commencez à comprendre que les rôles vont bientôt s’inverser car, en effet, la bête curieuse pour être curieuse doit nécessairement être curieuse de la curiosité qui anime votre propre curiosité. Oui la bête curieuse a faim, elle est affamée la bête curieuse, affamée de curiosité, la vôtre, c'est-à-dire de la bête curieuse que vous êtes vous-même, se substanter de votre curiosité pour alimenter votre curiosité, c'est-à-dire sa qualité de bête curieuse. En fait tout cela n’est qu’une affaire d’échange de bons curieux, rapport d’amoureux, aimantant leurs curiosités.
Oui qu’ai-je de curieux, qu’avez-vous de curieux, à moi de vous le dire, à vous de me le dire, curiosissons-nous !
mesdames et messieurs exhibition et découverte gratuite de nos curiosités, improvisation sans retenues, mise à nu garantie si nous jouons le jeu du vrai-faux théâtral mais surtout soyons justes avec notre personnage et non pas ce que l’on voudrait nous voir jouer.
nota beneil s'agit ici de la seule version connue de ce poème ;elle ne porte pas à la fin d'indication temporelle,mais le fichier Word qui la contient a été créé le 22 novembre 2008et nous savons qu'il a été écrit pour l'atelier-théâtreorganisée par l'association Actes de présencele 23 novembre 2008 autour du thème Curiositésvoir http://actesdepresence.free.fr/Fiche_Atelier-Curiosites.htméric meyleuc inédit © ayants-droit d'Éric Meyleuc
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