Bombes thermobariques
Finalement
on ne fait que dire
et redire
ce qui a déjà été dit
et redit
au fil des temps passés
et dépassés
des époques aux langages surannés
âgés
par les pensées qui évoluent
dans un langage
pensé dispensé ou dépensé
ou ex-pensé ou exprimé
différemment ou indifféremment
ouais !
exploser la merde
tout simplement
et cela à l’infini
s’éloignant de la primauté des choses
pour aller vers l’abstraction
l’absence de l’être dans les choses
l’absence de cette extirpation du corps
des choses
l’absence d’attraction pour le corps
converti dans la distraction des choses
la télé est en panne
la voiture est en panne
l’ordinateur est planté
la bombe thermobarique a explosé
et la langue avec
vide de sens
d’être
d’être à recommencer
éloigné de lui-même
de son corps
devenu muet
corps sans cri
le cri de la redite
comme un écho lointain
venu des temps éculés
vraiment ?
la mort a toujours été présente
depuis que l’homme existe
non ?
l’homme hors du temps
qu’ès-aquo ?
éric meyleuc
14 juin 2002
paru dans Poésie pour tous
du 14 juin au 15 juillet 2002
in
Mots-Miroirs
Paris, 2004
© ayants-droit d'Éric Meyleuc
