Panique à bord
c’est comme un navire qui
chavire
se battant seul dans la tempête
tangue sur les flots déchaînés
de ses pensées perturbées
à l’idée de ne jamais atteindre
le rivage
depuis si longtemps perdu
il attend le rayon de soleil qui balayera les
sombres nuages
perfides
où1 la haine mélancolique
des grands seigneurs
de la guerre
s’amuse à effrayer les âmes
médusées
de leur route qui
les conduira à bon port
errance2 perpétuelle
peine éternelle
sans jamais trouver la paix intérieure
fait soudain place
à un désert chaotique
mauvais sort
des dieux
où le déchaînement
des passions des cœurs
solitaires
a donné lieu
à une sécheresse de rancœurs
le navire devenu caravane
du désert
vestiges des incertitudes
passées à la recherche de puits qui
rallumeraient l’espoir
perdu
et même jamais conquis
de trouver la plénitude
des senteurs intérieures
qui bouillonnent sans pouvoir
être
captées
nota bene
la version ci-dessus est celle parue dans Poésie pour tous en 2002
et qui figure dans le
recueil Mots-Miroirs tel qu'il a été imprimé en 2004 ;
toutefois, dans une
révision de ce recueil étalée sur plusieurs années
(la dernière en
date, celle qui figure dans ce site, étant de mai 2018),
deux modifications ont
été apportées à ce poème et sont indiquées ci-dessous
1. modifié ultérieurement en depuis lesquels
2. modifié ultérieurement en l'errance
éric meyleuc
1991
paru dans Poésie pour tous
du 15 février au 14 mars 2002
in
Mots-Miroirs
Paris, 2004
© ayants-droit d'Éric Meyleuc
