Être instable1
perdu
qui voudrait entraîner les autres
dans sa perdition
et détruire
ceux qui semblent avoir
trouvé leur place
incapable de trouver
la sienne
les bons sentiments
ne sont pas pour lui
incapable d’être
seulement au théâtre
où il communique sa détresse2
et vide
de sa personne
en dehors de la scène
en représentation
comme devant un miroir
pour donner la bonne impression
telle
est elle
l’esthète
estelle
aux mille miroirs
de Sartre
nota bene
1. ce poème est écrit à l’encre
bleue, sur deux colonnes, au verso d’un morceau de papier découpé
irrégulièrement dans une feuille
dont le recto contient un brouillon
de lettre datée du 15 février 200, le dernier chiffre du millésime n’y
figurant plus ;
toutefois, comme il s’agissait d’une
lettre formelle dans laquelle le poète communiquait sa nouvelle adresse
— celle qui a été définitivement la
sienne depuis la fin du printemps 2001 —
on peut supposer qu’il s’agit de
2002 ; par conséquent, on pourrait considérer que la date indiquée ci-avant
marquerait le terminus post quem
du poème et, comme il s’agit d’un papier découpé assez irrégulièrement,
on pourrait penser que le poème
aurait été écrit peu après cette date ;
toutefois, compte tenu du sujet du
texte et du fait que le poète avait travaillé au cours du printemps 2001
quelques scènes de Huis Clos
de Jean-Paul Sartre, dans lesquelles il jouait le personnage de Joseph Garcin,
on pourrait aussi imaginer que
l’écriture du poème avait précédé le brouillon de lettre,
ce qui expliquerait le découpage du
morceau contenant le texte ;
si tel était le cas, la date indiquée
deviendrait le terminus ante quem du poème,
le terminus post quem se
situant alors probablement au cours du premier trimestre de 2001
2. dans un premier jet, ce vers était
où il joue les faux héros, que le poète à ensuite barré et remplacé par
où il communique sa détresse,
écrit dans l’interligne inférieur
éric meyleuc
inédit
© ayants-droit d'Éric Meyleuc
