un trinôme1
en goguette
tentait l’impossible
c’est un copain
le type à qui2
la police de Montreuil
a crevé l’œil
ouais
tu dois être triste pour
lui dis donc
euh ! ouais ! bien sûr !
trois3 flics
flash-ball
A-t-on le moyen
de récupérer son œil
non il a complètement éclaté
et les salopards qui lui
ont fait cela
qu’est-ce que l’on va leur faire
Rien du tout
Attends ! non ? !
on ne va pas laisser faire ça
ils pensent comme ça
éloigner le premier venu
sans qu’ils soient jamais inquiétés
Impunité totale pour ces salauds ?
Eh oui !
il faut leur faire payer
l’œil perdu4 de X
!
ouais !
ouais !
nota bene
1. ce poème est
écrit à l'encre noire sur le verso de trois rectangles de carton jaune, au
format 7,5 cm x 11,4 cm
issus du découpage d'une fiche usagée de demande
de prêt de la bibliothèque ou travaillait le poète ;
le texte fait référence à un fait
réel, survenu le 8 juillet 2009
et dont la presse a de nouveau parlé
en novembre 2016,
à l'occasion de l'ouverture du procès
prévue le 21 de ce même mois ;
nous ne savons pas quand le poème a
été écrit,
mais l'on peut supposer qu'il est
antérieur au procès,
dans la mesure où le poète n'y fait
pas référence ;
son écriture se situerait donc entre
juillet 2009 et décembre 2016 ;
vous pouvez lire
ici
une copie d'un article paru sur le sujet dans Marianne
2.
dans un premier temps ce vers et les
deux suivants se lisaient, en deux vers
le type à qui on a crevé / l'œil
la manière dont figure la
modification sur le support laisse penser
qu'elle a été faite au moment même de
l'écriture,
le pronom sujet on n'étant
même pas barré
3. trois a été écrit “3”
4. perdu est écrit de
biais entre œil et de X
éric meyleuc
inédit
© ayants-droit d'Éric Meyleuc
