le géant endormi1
la bouche ouverte, avait oublié
de se réveiller et l’herbe clivait la terre2
tandis que le calcaire avait fossilisé ses
dents rondes
envahi ses mâchoires
ouvertes bien au milieu desquelles
marchaient de petits touristes
bien appétissants dorés au soleil
d’été
nota bene
1. ce poème est écrit à l’encre noire
au verso d’un tract au format A6 annonçant notre représentation de
Prométhée enchaîné du 7 juin
2004 tiré en noir sur fond jaune ;
cette date indique donc le terminus
post quem de l’écriture du poème ;
quelques traits aux formes
irrégulières bordent le texte à gauche et en dessous ;
signalons que, au cours du mois
d’août suivant, nous avons passé des vacances dans le Haut Cantal,
donc à proximité de paysages
volcaniques tels que ceux évoqués dans le texte ;
mais cela ne donne aucune certitude
quant à la date d’écriture, car par la suite, nous avons souvent séjourné dans le
massif Central;
par ailleurs, notons que, dans un
premier temps, le poète avait écrit le géant de pierre endormi, puis il a
barré les mots de pierre
2. clivait la terre, est une
lecture en partie conjecturale mais qui tient compte du fait que
le poète avait une formation de
géographe et que le premier sens du verbe cliver est celui de
« Fendre un minerai cristallisé
dans le sens de ses couches lamellaires »
(https://www.cnrtl.fr/definition/cliver/verbe) ;
notons aussi que la terre est
écrit sous clivait probablement faute d’espace,
ces deux mots ne semblant pas avoir
été écrits dans un second temps, car la fin du vers qui suit
est écrite sur deux lignes de biais
en descendant pour ne pas empiéter sur les deux mots en question
éric meyleuc
inédit
© ayants-droit d'Éric Meyleuc
