Pedro Vianna, avec Éric Meyleuc absent-présent, propose
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il sortait il ouvrit la porte il vit un ami flanqué de deux inconnus il se dit les amis de mes amis sont habituellement mes amis
l’ami lui sourit il sourit à son ami les inconnus ne souriaient pas l’ami souriait encore jaune il se dit les amis de mes amis ne sont pas obligatoirement mes amis
il fit un pas en arrière l’ami cessa de sourire l’un des inconnus saisit son bras l’ami ne souriait plus il se dit les amis de mes amis sont quelquefois mes ennemis
l’ami ouvrit la bouche comme s’il allait parler l’autre inconnu lui ficha un soufflet l’ami resta bouche bée il se dit les ennemis de mes amis sont fréquemment mes ennemis
le premier inconnu grommela disant à son second de ne pas s’énerver et ébaucha quelque chose qu’il voulut prendre pour une manière de sourire il se dit les ennemis de mes amis ne sont pas fatalement mes ennemis
l’ami baissa la tête il avait l’air déconfit l’inconnu en chef lui pressa le bras lui disant que tout irait bien il se dit les ennemis de mes amis sont parfois mes amis
il vit sortir de la maison d’en face son insupportable voisin querelleur à souhait chicaneur et emmerdeur accompagné de deux autres messieurs tous trois traversèrent vers son trottoir il se dit les amis de mes ennemis sont généralement mes ennemis
les trois hommes s’approchèrent trois visages impassibles impénétrables l’un des messieurs s’adressa tout bas à son premier inconnu ils se sourirent tels de vieux complices il se dit les amis de mes ennemis ne sont pas nécessairement mes ennemis
soudain le voisin sournois comme toujours amorça un mouvement de départ ses deux amis le retinrent ensemble lui rappelant qu’il ne faut jamais fuir ses responsabilités il se dit les amis de mes ennemis sont des fois mes amis
têtu comme à son habitude le voisin voulut forcer la main se dégagea se tourna se mit à courir l’un des messieurs dégaina tira hurlant que l’on ne s’échappe pas comme ça il se dit les ennemis de mes ennemis sont couramment mes amis
quelque peu rassuré il s’apprêtait à parler mais il entendit le chef des inconnus décider que puisque la chose tournait de la sorte mieux valait en finir sans tarder il se dit les ennemis des mes ennemis ne sont pas forcément mes amis
abasourdi il vit alors l’œil du canon de l’arme du tireur inconnu le regarder droit entre les yeux il comprit enfin qu’il avait encore beaucoup à apprendre il se dit les ennemis de mes ennemis sont peut-être mes ennemis
optimiste invétéré décidé à ne jamais se laisser abattre en tombant par terre tout comme son ami la conscience aux abois il se dit au bout du compte je suis quand même reconnu par mes impairs
pedro vianna Paris, 1.III.2015
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